[Flash-back]
Promenade quasi-habituel, du moins à une certaine époque, dans les rayons de la Fnac.
Journée quasi-ordinaire aussi.
J’aperçois le cd de La Cinquième Kolonne (groupe dont j’avais quelque peu entendu parler, mais rien de vraiment concret) dans les bacs…
La pochette , pas vraiment attrayante, calme un peu mes ardeurs.
Je n’y pense plus.
De longs mois passent.
Et un jour, je lis sur la toile des infos sur l’album « Nature morte » de Piloophaz (membre de la Cinquième Ko).
De nouveau intrigué, je jette un coup d’œil sur son site, sorte de sombre caveau plutôt digne du gothique que du rap français…
Et là grosse claque. Vraiment.
Depuis je dévore tout ce qu’ils ont pu faire, ce qu’ils font, en groupe et en solo.
[/Flash-back]
Le morceau que j’ai choisi – ‘Possession’, écrit et rappé par Piloophaz – est donc issu de « Derrière nos feuilles blanches » le fameux album du (feu) fameux groupe en question.
Ce titre, en particulier, m’intrigue obsessionnellement.
Et j’admets une certaine faiblesse : je ne pourrais pas vraiment dire de quoi il est question. La pensée de Piloophaz m’échappe complétement [sur ce titre, comme sur d’autres].
J’aime bien, mieux j’adore, je trouve cette chanson merveilleusement bien écrite, la prod. musicale – quoiqu’assez classique dans sa construction – va de pair avec l’interprétation du rappeur.
Mais voilà, je n’arrive pas vraiment à décrire le thême…
Alors j’écoute. Seulement.
Note à moi même : J’avais dit pas de blabla concernant mes « Frénésies » de la mélodie…
Possession (Piloophaz / Defré Baccara) 2003
Pas de sués ni de sursauts mais dés le réveille c’est le trauma,
J’en ai trop marre nœuds d’estomac, l’aurore même schéma à chaque fois,
Ca foisonne, pullulent les névroses mais une seule déraisonne,
Son idée encore raisonne, tremblant telle une feuille en automne,
Je tombe mal de mon pieu, gueule dépitée, qu’importe le pied,
Pitié l’enfer sphérique doit être décapité, mais pitié,
Cessez les larmes de mes yeux foudroyés,
quiétude soudoyée pourtant face à peu d’atouts déployés,
Vous y croyez ? que parmi tant d’organes un seul puisse mutiner
Un être entier, de sa paix rentier, noircir ses matinées,
Sensations satinées, durant un instant courtisant inné,
Ventricules sur excités, les deux lobes trop sollicités,
On perd sa motricité, sentiment que je ne peux citer ,
Car trop souvent souhaité mais évité de peur d’assumer,
Préférant se consumer pour un feu que tout seul j’alimente,
Mente-religieuse dévorée par une icône délirante,
Rentrer dans le vif du sujet, se confronter pour ne pas être gruger,
Mais la peur fait qu’à l’écart du problème on préfère se réfugier,
Je l’ai souvent fait, mais trop besoin d’une telle incandécense,
Sorte de renaissance, éveille des sens sans aucune indécences,
Sans j’ai l’impression d’un manque, mais cela demeure malsain,
Rien de concret : les hypothèses, les espoirs forment un phrase sans point !
Poings serrés, haineux de pas être lassé de phalanges enlacées,
Une fois de plus je préfèrerais trépasser que de ressasser le passé
Passent les mois, destins entrecroisés, corps souvent frôlés,
Honte de moi, je n’ai jamais souhaité être froid attitude voilée,
Je vois les gens, trouver dans le sexe une sorte d’aboutissement,
Mais cette envie est si vite calmée que c’est loin d’être important,
Tendues sont mes relations, ma frustration ne se trouve pas,
Dans ce vulgaire bout de chaire qui ne voit pas plus loin que mon bras droit,
Maladroit, handicapé par une phobie sociale,
J’ai du attendre l’âge de 5 ans pour connaître une vie normale,
Mais le mal est fait condamné à ne pas connaître ce que tout homme cherche,
Dans une rivière d’eau douce noyé, refusant toutes les perches,
Mon cœur s’assèche, imperméable à toutes les déceptions,
Mais un problème reste, l’impuissance face à la possession !
Cette chanson est une pépite. D’ailleurs, Defré avait dit qu’à la base c’est un remix qu’il a fait. J’me permets de donner mon interprétation.
Piloophaz reste fidèle au fil rouge de l’album, les sentiments, l’amour, tout ça. Ici, il parle d’une rupture amoureuse lourde de conséquences. La première moitié de la chanson correspond assez bien à ce qu’on ressent les jours qui suivent une rupture. Il évoque le manque d’amour (« poings serrés, haineux de pas être lassé de phalanges enlacées »), le manque de sexe qu’il ressent mais qu’il juge moins important (« ma frustration ne se trouve pas dans ce vulgaire bout de chaire qui ne voit pas plus loin que mon bras droit ») puis évoque sa difficulté à redémarrer, à se raccrocher à quelque chose, à communiquer (« honte de moi, je n’ai jamais souhaité être froid attitude voilée […] tendues sont mes relations »). Les 4 dernières mesures font super mal. Au travers d’une rupture, il évoque tout simplement le plus grand mal de l’Homme : le manque d’amour. Putain, c’est beau ce que je dis.
Salut, sur le forum d’acontresens.com, Piloophaz répondait à un internaute qui croyait que le texte parlait de la drogue :
« Juste une rectification, je sais que je ne suis pas tout le temps simple dans l’expression de mes sentiments, mais le texte possession parle d’une meuf que j’ai connu et pas une seule seconde de la drogue. Tout le monde sait que les meufs c’est beaucoup plus destructeur. »
Bon je m’en vais faire un dossier « Blog » dans mes marque-pages :)
++
Yep !
Merci à vous deux ;-)
Et oui, cette chanson est vraiment énorme.
Ha, ha, ha!!!
Il faudrait demander à Piloo’, mais est-ce que lui-même il sait ce qu’il a écrit?
Plaisanterie mise à part, oui, le titre est sympa, et oui, le texte vaut réellement le coup d’oeil et même la lecture, un peu plus, approfondie…
:)
Peace!