Plagiat de titre et frénésie musicale en guise de clin d’oeil aux « Lignes de résonance » (Tout Droits Réservés) de l’ami Zo., collègue de The French Touch, qui en a dans la cabasse (si si !) et dans son blog à spirale (Presque Tout Droit Réservés à William Sheller).
Plaisanterie à part…
Calavera et Trauma, en quasi-totale fusion sur ‘Résonance de fin de monde’ (Cynique utopie du désastre), nous livre une certaine image (lointaine ?) du monde, ou plus précisément de l’après « fin de monde » : une sorte de retour aux sources, d’un monde redevenu pur, plus sain (dans tous les domaines).
Innocence naïve ? Naïveté innocente ? Comme pourrait le laisser croire les douces paroles de la jeune fille qui clôturent la chanson…
Rien n’est moins sûr. Il s’agit en tout cas d’une vision, explicite et expliquée, parmi tant d’autres.
Leur vision.
Je citerai, pour exemple, un passage de l’interview de Calavera réalisée par Zo. justement (Lignes de Résonance – Tome II) :
…
Zo. : Dans ‘Résonance de fin de monde’, tu dis avec Trauma “notre début est leur fin, sur les décombres de leurs geôles nous ferons un festin sans fin”. Puis des voix d’enfants clôturent le morceau en promettant de construire un monde meilleur et nouveau. Tu crois que le monde n’a plus d’autre choix que passer par sa perte pour se refaire une virginité, une innocence, se reconstruire et se renouveler ?
Calavera : Ce que je crois, c’est que les logiques développées par le système capitaliste sont en elles-mêmes porteuses de la destruction du monde. Partout où elles sont appliquées de la manière la plus sauvage, les conditions de vie des gens sont misérables. La destruction de la planète par l’homme, avec le réchauffement, au niveau de la biodiversité et surtout par la conséquence ravageuse que constitue l’élévation du niveau de la mer entraînera des déplacements massifs de population, une lutte pour la survie qui se conjuguera avec des luttes identitaires dans les pays les plus éloignés des côtes. Ce qu’on veut dire par ce texte c’est que une situation de guerre généralisée est à prévoir à plus ou moins long terme et que c’est à ce moment-là que se poseront les questions de la suite… que construira t-on sur les ruines… la même chose, un monde nouveau, des rapports humains différents ou toujours basés sur des logiques de domination ?? Encore faut-il qu’il reste des gens vu les puissances de feu de nombreux pays et les tentations génocidaires… Dans ce texte, on part du postulat que des hommes et des femmes se relèveront.
…
Bref, quoiqu’on puisse en penser, je trouve cette chanson très rude et touchante à la fois. Rude par son interprétation (textes et voix) et touchante par sa mélodie (comprenant un sample issu du film “Le temps des gitans”).
Oui oui, à écouter…
Résonance de fin de monde (Calavera – Trauma / Trauma) 2007
Résonance de fin de monde, résidus de victoire insomniaques
Des hommes se relèvent des décombres de Jéricho jusqu’à Belgrade
Le glaive s’évade
Le rêve va avide, s’envole dans les dédales d’inusables pierres qui se dégradent
Les canons se sont tus. Plus de semonce qui ne tue
Les fusils désormais vides, les chefs sont morts
Tout n’est plus que résidu
Reste à partir là où réside l’inverse des cendres qui nous brûlent
Laisser écrire sans que préside l’essence puissante d’Hercule
Tous ces ravages au nom de la force et de la gloire
Tous ces plombages qui firent du cygne, un chant de désespoir
Toutes ces sentences exécutoires
Au pied du mur gisent les corps de nos mémoires
Au pied d’un monde à construire les ruines ressemblent à de l’espoir
Sans barreau ni parloir
Toute limite est dérisoire, tout interdit est un trou noir
Et nos histoires se fondent tellement sur d’injustes héritages
D’injustes dessins de territoires tranchant la terre
Tranchant la chair comme une hache
S’écœurant des aux secours, les sols se sont craquelés comme nos cœurs
Tectonique des émotions, morceaux errant au gré de l’écume
Dans les océans de nos erreurs
Les eaux se sont élevées, submergeant le pire de ce qui était
Territoire d’inepties, défiant la mer de leurs scintillants étés
Un peu partout des brasiers brûlent encore
Accouchant des cendres de la renaissance d’une nature sans rancœur
Résonance de fin de guerre, car ce ne fut guère plus que ça
Guère plus q’un entassement de cimetières
Et maintenant, comme surgissant du chaos
L’espoir déshabillé, annonçant en son sein
Que tout est possible, sans base, sans cime enfin
Et sur le visage de ce qu’il reste
Le rictus moqueur envers ces destructions en vain
Car il survit toujours un souffle humble devant les astres
Cynique utopie du désastre…
S’élevant du haut du précipice
Quelques âmes en quête d’équilibre
Tracent les prémices d’un monde nouveau
Esquissent les contours les plus propices
D’une humanité sans bourreau
Loin des garrots des injustices
Qui ont mis nos vêtements en lambeaux
Qui ont mis des baux sur nos taudis
Et des seringues dans nos legos
L’égocentrisme enseveli
Sous les ruines de leurs massacres
Nos idéaux voient l’éclaircie
Près du partage et loin des sacres
Qui ont fait de nos vies des tragédies
Et de nous d’inhumains Horaces
L’essence du vivant est dans nos mains
Première aube sans crainte du lendemain
Epique utopie d’un désastre – renaissance
Des parents de l’orphelin
La reine est cendres et le roi est désormais larbin
Pour avoir oser défier les astres
Et nous barrer nos propres chemins
Alors avançons, notre début est leur fin
Et sur les décombres de leurs geôles
Nous ferons un festin sans fin
Rassemblant toutes les couleurs du monde
Toutes ses saveurs, sons et chaleurs,
Les tiens, les miens
Et à cette table sans ration,
Nous, nous ne serons que des musiciens
Sans mission, nos mélodies ne seraient plus des munitions
Libres des artistiques artifices dont nous nous munissions
Ces combats minutieux, utopies du repos, de nos peurs en diminution
Lavés de nos ambitions, aussi légitimes soit celle de passer la passion
Et là peut-être nous cesserons de nous demander
Pourquoi ce monde a fait de nous
Les enfants soldats d’une armée dispersée
Notre courte vie passée au front d’une guerre
Qui n’a jamais vraiment eu lieu
On a jamais vraiment vu de mieux
On nous a appris la liberté en nous mettant des chaînes
Puis une clé pour s’en défaire
Sachant qu’on les passerait aux poignets de nos pairs
Né-e-s dans l’ère de l’avènement de l’individualisme
On a grandi à l’ombre des restes statufier de l’idéalisme
Résonance de fin de monde ou grondement d’un commencement
Espoir d’une apocalypse heureuse
Comme ultime rempart au renoncement…
Résonance de fin de monde
Cynique utopie du désastre
Triste romance s’élevant des ombres
Des cendres renaissent nos rêves en arbres
Au-delà des plumes, des encres et du papier
Vision d’un terme brûlis d’espoir
Une mue d’un Soir en matinée.
Résonance de fin de monde
Cynique utopie du désastre
Triste romance s’élevant des ombres
Des cendres renaissent nos rêves en arbres
Au-delà des plumes, des encres et du papier
Vision d’un terme brûlis d’espoir
Une mue d’un Soir en matinée.
Et oui… It’s time, armageddon time!!!
:)
:)
Autant j’aime pas du tout leur voix, mais le texte et l’instru sont manifique
[…] ses vieux démons, entre autre prisonnière, voire victime, de son héritage chrétien. A l’image du titre de Calavera vous l’imaginez à plusieurs reprises en forteresse. Quelle est votre perception du projet […]